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La dynamique des cycles dans l’entreprise : d’exploitation, d’investissement et de financement.

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On distingue trois types de cycles d’opération dans la dynamique de l’entreprise : le cycle d’exploitation, le cycle d’investissement et le cycle de financement.

Le cycle d’exploitation

L’activité courante de l’entreprise se concrétise par des opérations renouvelées de fourniture de biens ou de services à des tiers qui sont ses clients. Les opérations d’exploitation ont deux caractéristiques :
  • ce sont des transactions qui, à échéance immédiate ou courte, donnent lieu à un flux monétaire en provenance de tiers. Le client acheteur règle sa dette par un flux qui constitue une recette pour l’entreprise. La transaction s’inscrit dans une logique marchande et commerciale : l’entreprise vend ;
  • elles s’inscrivent dans une logique répétitive. Les opérations d’exploitation témoignent d’un savoir-faire de l’entreprise sur un marché. Celle-ci souhaite renouveler les transactions auprès d’autres clients, capitalisant ainsi une expérience ou des économies d’échelle qui sont la conséquence de processus industriels. À plus forte raison si les transactions s’inscrivent dans une logique de renouvellement auprès des mêmes clients. Intervient ici la création d’une réputation commerciale à long terme.
Le cycle d’exploitation recouvre une série d’opérations économiques de production d’un bien ou d’un service qui sera échangé contre paiement. Cette production est ponctuée par un acte commercial : la transaction. Il y a donc trois phases successives
dans le cycle d’exploitation :
  • la phase d’approvisionnement correspond à l’acquisition auprès de fournisseurs de biens ou de services qui sont des préalables nécessaires à la production : matières premières, fournitures, énergie. Ces approvisionnements sont stockés (à l’exception des services) ;
  • la phase de production est articulée sur la mise en oeuvre d’un processus technologique qui lui-même exige des inputs : un capital économique, un savoir-faire et des biens ou des services à transformer. La phase de production est plus ou moins longue selon les données du processus technologique mis en oeuvre. Il peut y avoir des étapes intermédiaires qui donnent lieu à des stocks temporaires de produits semi-finis ou d’encours ;
  • la phase de commercialisation débute avec les stocks de produits finis. Le moment important est celui de la vente : l’accord d’échange se traduit par une double transaction physique et monétaire.
Le cycle d’exploitation est continu ; les opérations d’approvisionnement et de vente sont en revanche intermittentes de telle sorte que l’apparition de stocks entre les phases est indispensable. La figure ci dessous présente le déroulement du cycle d’exploitation.
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Le déroulement du cycle d’exploitation se traduit par un enchaînement de dettes et de créances entre « l’amont » et « l’aval ». L’entreprise est d’abord endettée auprès des fournisseurs, puis, au fur et à mesure du processus, elle doit financer les charges et les coûts intermédiaires. Ce n’est qu’à la fin qu’elle rentre dans ses fonds, après la vente, lors des règlements définitifs par l’acheteur. Le déroulement du cycle d’exploitation induit donc un besoin financier sur une partie plus ou moins longue de la période. Le rôle du crédit interentreprises consenti par les fournisseurs, mais aussi consenti par l’entreprise à ses clients, est de toute première importance. La figure ci dessous illustre l’augmentation du besoin de fonds lié au déroulement du cycle d’exploitation, jusqu’à sa résorption finale à l’échéance du délai de crédit accordé au client.
Le cycle d’exploitation est une caractéristique propre de l’entreprise. Sa durée et l’importance des besoins en terme de financement de stocks ou de créances clients sont l’expression de choix techniques et commerciaux. De plus, dans l’entreprise multiproduits, ou présente dans des branches d’activités différentes, il faut considérer la durée moyenne du cycle d’exploitation, sachant que cette moyenne peut recouvrir des situations très diverses au sein de l’entreprise.
À l’opposé des secteurs industriels pour lesquels la durée du processus de production proprement dit peut s’exprimer en mois (bâtiment, travaux publics, biens d’équipement…), les secteurs des services se caractérisent par une absence d’opérations de production. À l’extrême, une entreprise de prestations de services qui se fait payer comptant a un cycle d’exploitation de durée nulle.
Dans la vie courante de l’entreprise, les cycles d’exploitation s’enchaînent de manière continue et se superposent. La date d’arrêté de l’exercice comptable restitue à un instant donné l’avancement des cycles d’exploitation en cours. L’inventaire des stocks distingue ainsi les stocks de matières premières, de produits semi-finis et de produits finis. De même, les états des créances clients en attente de règlement, ou de dettes fournisseurs en attente de paiement, sont la photographie d’une situation transitoire
qui débouchera sur des flux de liquidités.
 



Le cycle d’investissement

L’investissement est la création du capital économique nécessaire à la mise en oeuvre de la fonction de production au travers du cycle d’exploitation1. D’un point de vue financier, l’investissement s’analyse comme une affectation de fonds à la création ou à l’acquisition d’actifs physiques ou d’actifs financiers destinés à être utilisés dans le cadre du cycle d’exploitation. Cette affectation de fonds est une immobilisation de monnaie sur la durée de vie de l’investissement. Cette dernière détermine le cycle d’investissement. En effet, dans l’entreprise se superposent et s’enchaînent des opérations d’investissement selon des rythmes qui ne sont pas réguliers. Il existe des phases d’accumulation qui correspondent à des décisions volontaires et séquentielles visant à mettre en oeuvre un certain capital économique lui-même porteur d’un ensemble d’opérations d’exploitation/production.

Le retour à la liquidité des investissements physiques peut être très long. Il couvre plusieurs cycles d’exploitation successifs et dépend en première analyse de l’usure des biens investis. Le mécanisme d’amortissement économique exprime le retour à la liquidité progressif et étalé dans le temps des actifs corporels. L’horizon d’investissement en actifs physiques relève du long terme. Celui-ci peut durer jusqu’à trente ans ! Il peut même être repoussé à l’infini en cas de biens physiques qui ne se déprécient pas avec le temps, tels les terrains. À l’opposé, le cycle d’investissement peut être rompu par la vente ou la mise au rebut des actifs avant la fin de leur durée de vie physique (figure ci dessus).
Les investissements en actifs financiers suivent la même logique d’accumulation globale de capital économique. Le cycle d’investissement de l’entreprise se manifeste indirectement par le contrôle qu’elle peut avoir sur d’autres entreprises. Pour cela, l’entreprise peut acquérir les actions d’autres entreprises et financer leur développement par des prêts. Ce qui est important est la stratégie d’ensemble d’affectation de ressources à la constitution d’un capital économique coordonné. La différence, par rapport aux actifs physiques, est que le retour progressif à la liquidité des investissements n’est pas rythmé par le mécanisme de l’amortissement, mais uniquement par celui des cessions. C’est à ce niveau qu’interviennent des logiques différentes qui guident le déroulement du cycle d’investissement et sa longueur.

L’acquisition de titres de participation peut s’insérer dans une logique industrielle et commerciale ; elle peut aussi relever d’une logique de portefeuille de placements. Dans ce dernier cas, les motivations des cessions sont largement guidées par des arbitrages entre métiers et perspectives de revenus. Le cycle d’investissement financier en portefeuille peut donc avoir une durée réduite, privilégiant selon les cas une valorisation à court terme permise par la grande flexibilité qu’offre la forme négociable
des actifs financiers.

Le cycle de financement :

Le cycle de financement n’est pas que le « négatif » des cycles d’exploitation et investissement. Le cycle de financement s’analyse financièrement comme la mise à la disposition de l’entreprise de liquidités par des apporteurs externes que sont les actionnaires et les prêteurs. Cette mise à disposition de liquidités est une ressource sur la durée de l’opération. À l’échéance, un flux de liquidité de sens opposé vient mettre un terme à l’opération. Le caractère cyclique vient de la durée courte, longue, voire infinie dans le cas des actionnaires, pendant laquelle l’entreprise peut employer ces fonds. Les opérations de financement sont multiples, possèdent des échéances différentes, se superposent. En ce sens, elles constituent non pas un, mais plusieurs cycles de financement. On distingue ainsi des opérations « longues » qui constituent le cycle de financement « long » de l’entreprise et des opérations « courtes » assurant des ressources « courtes » à l’entreprise.

Le cycle de financement de l’entreprise n’est pas le simple décalque en ressources de la structure des emplois de fonds effectués dans les cycles d’investissement et d’exploitation. Les flux de financement ne sont pas mécaniquement la contrepartie des précédents ; il existe des flux financiers autonomes qui sont l’expression de choix volontaires de financement de l’entreprise1. En cas de besoin non couverts, l’entreprise peut mettre en place un ou plusieurs financements qui se renouvellent.

De même, en cas d’excédent de ressources, elle peut procéder à des remboursements ponctuels ou placer le surplus monétaire auprès de tiers financiers. Cette politique s’exprime notamment par le recours plus ou moins accentué à l’endettement comparé au financement par capitaux propres en provenance des actionnaires. La différence réside dans l’obligation de remboursement liée à un emprunt qui induit une gestion des échéances du cycle de financement. Au-delà de leur statut juridique de dettes ou de capitaux propres, au-delà de leurs caractéristiques d’échéance, le point commun des opérations de financement est leur passage rythmé et obligé par la trésorerie de l’entreprise. La mise en place et le dénouement des opérations de financement se traduit de manière continue et renouvelée par des flux de liquidités. Ceux-ci, à leur tour, s’ajoutent, modifient et contrebalancent les autres flux d’encaissement et de décaissement dans le creuset unique qu’est la trésorerie de l’entreprise.

Les trois cycles d’exploitation, d’investissement et de trésorerie sont présents dans l’entreprise, chacun imprimant sa propre temporalité et conduisant à des séquences de flux de liquidités. Il peut paraître artificiel de rechercher des points communs qui donnent un sens financier commun à ces trois cycles. Ce n’est pas le cas : en amont, les deux concepts centraux de la gestion financière qui ressortent sont le capital économique et la trésorerie. Le capital économique, son suivi et les conditions de son emploi efficace dans le temps, conduisent à une préoccupation de rentabilité.

La trésorerie, son équilibre au jour le jour mais aussi dans le temps, conduit à des préoccupations de solvabilité. Rentabilité et solvabilité constituent donc des contraintes absolues pour la survie à terme de l’entreprise.
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